mardi 8 avril 2008

Avis consultatifs autour de MONTMAURIN

Comme vous le savez certainement, les Municipalités concernées par le projet d'exploitation d'une carrière et d'un site de criblage-concassage sur Montmaurin doivent délibérées et rendre leur avis consultatif :

"Article 3 : [...] par les maires des communes Blajan, Boulogne-sur-Gesse, Charlas, Gensac-de-Boulogne, Larroque, Lespugue, Nizan-sur-Gesse et Sarremezan comprises dans le périmètre de trois kilomètres et concernées par les risques et inconvénients dont l'installation peut être la source."
source : Arrêté préfectoral n°08/153 du 11 janvier 2008.

Bravo à Jean-Bernard CASTEX et à son conseil municipal de ne pas porter le projet de M. le Maire de Montmaurin.

Sylvia BELAIR

Argumentaire CONTRE la carrière de Montmaurin

CONTRE
une stratégie organisée autour d'une carrière et d'un site de concassage à MONTMAURIN

RESUME de l'ARGUMENTAIRE en 22 points


I - ON IMPOSE A LA POPULATION

1) Absence de Schéma Départemental des Carrières de la Haute-Garonne consultable à la DRIRE : pourquoi ?
2) Absence d'informations municipales préalables au lancement du projet et de débats au sein de la commune de Montmaurin : seul un conseiller municipal s'est abstenu lors du CM du 22/01/2007.
3) Absence d'informations pour les nouveaux acquéreurs de terrains et des demandeurs de CU, permis de construire sur le secteur en ligne de front du projet de carrière depuis la signature de la Convention entre la Municipalité et l'entreprise en avril 2007.
4) Une enquête publique pendant laquelle les citoyens et les élus peuvent s'exprimer sur le projet pendant 1.5 mois (jusqu'au 17 avril 2008) alors que l'entreprise a plusieurs mois pour élaborer son projet avec des moyens financiers assurément plus conséquents.
5) Impossibilité d'avoir des informations spécifiques auprès des divers organismes intervenants : ceux-ci dirigeants les citoyens vers leurs élus, qui eux-mêmes se taisent ou donnent de la désinformation (particulièrement en période électorale). Que penser du fonctionnement démocratique qui empêche les habitants de prendre possession de leur environnement ?
6) Existence d'un lobbying avéré peu démocratique et important : au détriment des citoyens et des autres investisseurs locaux en contradiction avec une politique régionale du tourisme par exemple.
7) Quid de la ruralité du Comminges et du Nébouzan ? Pour justifier le projet présenté, on peut dénoncer l'habituel argument de la nécessaire solidarité citoyenne entre ruraux et citadins devant la question des besoins du BTP.
En fait, nous dit M. René de Vos, Sociologue environnemental : "Il ne s'agit que d'imposer politiquement à une population structurellement affaiblie, en petit nombre et en position d'isolement géographique, de supporter les effets néfastes de l'activité urbaine des nantis et des forts". Plus simplement, disons que nous sommes les INDIENS du Comminges, fournisseurs de matières premières à bas prix.
8) Pourquoi faut-il continuer à ouvrir de nouvelles carrières ? Le minéral comme le fossile (gaz, pétrole), l'eau, etc... doivent être utilisé beaucoup plus parcimonieusement que par le passé.
9) 5 emplois sur le site de la carrière face à la dévaluation du patrimoine touristique dont les conséquences seront beaucoup plus larges sur l'emploi local déjà difficile.
10) Pas d'étude sérieuse sur la dévaluation foncière des habitations, des terrains et du patrimoine - et de plus pour les nombreux investisseurs du tourisme local. Qui en supportera le préjudice ? Que laissera-t-on aux générations futures ?


II - ON DEVALORISE LE MILIEU HISTORIQUE ET ENVIRONNEMENTAL...

11) Quelles garanties avons-nous de la neutralité des mesures et conclusions du projet. Qu'en est-il des auto-contrôles lors de l'exploitation envisagée ? Et plus particulièrement, aucun auto-contrôle ne peut s'organiser dans le cas de découvertes patrimoniales (paléontologie ou archéologie), puisque les matériaux extraits seront immédiatement concassés sur le site.
12) Perte de la totalité (21 Ha) du patrimoine faunistique très sensible (genettes, oiseaux, escargots de Bourgogne, chiroptères...) qui seront affectés par les nuisances d'exploitation (bruits, poussières, destructions des refuges animaliers...) et le morcellement définitif du massif pendant plus d'un demi-siècle. Il s'avère donc impossible une reconstruction totale lors de la phase de réaménagement du site : cet espace de forêt inaccessible est un sanctuaire classé en zone ZNIEFF (refuge pour la faune et la flore).
13) Tant que les études très nombreuses et passionnantes sur les paysages commingeois restent dans les fonds de tiroirs des chercheurs, les aménageurs pourront démolir à volonté l'environnement et le patrimoine de l'Humanité.
14) Impossibilité de cohabitation de la carrière et de son site de concassage avec les sites mondialement connus, déjà très détériorés par les exploitations antérieures. Les habitants du pays commingeois ne veulent plus passer pour les plus grands ignares de la Terre en laissant détruire le "Patrimoine de l'Humanité".


III - ON FAIT FIE DES NUISANCES ...

15) Aucune étude des nuisances et conséquences sur la santé des habitants : retombées de poussières,, populations fragiles (personnes âgées, asthmatiques ou autres, jeunes enfants, ...), stress liés aux bruits ininterrompus, ...
16) Les émissions de bruits de l'exploitation en continue avec la circulation des transports départementaux à concurrence de 20 à 40 camions /jour rien que pour l'exploitation. Ce qui pose déjà le problème de trouble excessif de voisinage pour la tranquillité des habitants et leur sécurité sur les routes.
17) Les routes des villages ne sont certainement pas toutes appropriées aux va-et-vient continuels des camions d'évacuation des matières calcaire. Qui paiera la facture ?
18) Les tirs de mines provoquent inévitablement des bruits, des fissures, des vibrations et des risques de projections de roches pour les maisons du périmètre concerné, voir au-delà selon la spécificité du sol de la commune de Montmaurin.
19) Une réserve de pêche sur la Seygouade n'est pas prise en considération.
20) Quel devenir pour les marcheurs, les randonneurs, les pêcheurs, les cueilleurs de champignons, ... ?
21) Quel avenir pour les habitants qui refusent une occupation de sols par les industriels habités à toujours plus pour moins cher ?
22) Que souhaitons-nous dans le Comminges et que nous propose-t-on hormis ces destructeurs d'environnement ?

(liste non exhaustive)

Il s'agit donc d'un hold-up et d'un gaspillage inacceptable
de nos précieuses ressources
de notre patrimoine local
de notre cadre de vie



Sylvia Belair et Thérèse Miro, mars 2008.